Musee etage dentelles

Visite du Musée de la dentelle à Alençon

Agenda de la journée :

7h15 : Point de rencontre : Bois d’Arcy, parking du supermarché Leclerc, devant Leclerc Auto (11, AV Jean Jaurès, 78390 Bois d'Arcy). Regroupement dans les voitures. Les frais de co-voiturage sont laissés à la discrétion de chacun.

7h30 - Départ à 7h30 (trajet un peu moins de 2h – 147 kilomètres).

9h45 - Arrivée à Bellême.

Parking le long du Boulevard Bansard des Bois ou en haut de l’avenue du Dr Boutron, le long de la route. Depuis le lieu de stationnement, pour s’y rendre, passer par le petit parc Simone Weil, la savonnerie est juste en face.

Selon l’emplacement de la voiture, 2 ou 3 minutes de marche, maximum 5 minutes.

La Savonnerie de La Chapelle - Place au Blé, 61130 Bellême

Durée de la visite 1h, passage par la boutique 30 minutes (Rez-de chaussée.)

11h30 - Départ de Bellême à 11h30 en direction de La Perrière (14 minutes, environ10 kms).

11h45 - Parking dans la Grande Rue à La Perrière. Visite du petit musée du filet (dans le local de l’Office du tourisme) proche du lieu de parking.

12h15 – 14h - Repas à la crêperie « Le Fournil A Crêpes » à la Perrière, près du lieu de parking.

Possibilité, si le temps le permet, de pique-niquer sur le site remarquable et classé de l’Eperon (ancien château, site actuel de l’église) avec vue sur la vallée et ses 17 clochers.

Déambulation possible dans les ruelles en partant de l’église. Dépaysement garanti.

14h00 - Départ de la Perrière à 14h direction Alençon (moins de 40 minutes – 33 kilomètres).

Musée des Beaux Arts et de la Dentelle – Cour Carrée de la Dentelle

Parking : Place Foch (où se trouve le château, l’hôtel de Ville et le tribunal) ou le parking du musée en face de la place Foch à droite de la rue de la Bretagne.

Pour se rendre au Musée depuis la place Foch, prendre en face la ruelle : « Rue du Capitaine Charles Aveline ».

Le musée dispose de tous les équipements destinés aux personnes à mobilité réduite.

14h45 - Pour ceux qui ne souhaitent pas participer aux visites du matin, rendez-vous devant l’entrée du Musée des Beaux Arts et de la Dentelle à 14h45. Possibilité de s’abriter sous le porche en cas de mauvais temps ou possibilité de patienter dans le jardin où se trouvent des bancs (Cour Bernadette et Jean Mars).

Si souhaité pour ces personnes, possibilité de se restaurer à la Boulangerie de la Halle au Blé (Christel et Alain Guillois finaliste de la meilleure boulangerie de France M6 – 16 place de la Halle au Blé).

15h - Début de la visite guidée si nous sommes assez nombreux : 6,10 euros. Si la visite guidée n’est pas possible, entrée 4 euros.

L’espace consacré à la dentelle d’Alençon est au dernier étage (ascenseur).

Des dentelles mais aussi des peintures

Possibilité de voir les collections permanentes du Musée.

De nombreuses peintures du 19ème siècle montrant des intérieurs, renseignent bien sur les costumes et la façon de les porter même s’il ne s’agit pas de costumes bretons.

Un peu d'histoire des villes au programme

Les histoires des trois villes et villages où nous nous rendrons durant cette journée sont toutes en relation avec l’histoire de la Bretagne du fait de la position géographique stratégique de celles-ci.

BELLÊME

Bellême a conservé la trace de son riche passé avec ses nombreux hôtels particuliers parvenus jusqu’à nous et ayant appartenus à des nobles et grands bourgeois.

Au Xème siècle, Yves de Creil est chargé par Louis IV de protéger cette région stratégique, située sur la route de la Bretagne, de la Normandie, du Mans (dynastie des Plantagenets) et de l’Ouest. Les descendants d’Yves et de son épouse Godehilde les Talsvas contrôleront la région pendant deux siècles. Bellême est la capitale de cette seigneurie.

Naissance du comté du Perche :

1113 - Henri Beauclerc, roi d’Angleterre et duc de Normandie, et Louis VI, roi de France, s’entendent pour emprisonner le puissant seigneur de Bellême et lui confisquent ses biens, qu’ils donnent vers 1115 à Rotrou III, comte de Nogent et de Mortagne, gendre du souverain anglais.

1229 - la lignée des Rotrou s'est éteinte. Lorsque le roi Louis VIII part en croisade contre les Albigeois il confie la garde de Bellême à Pierre de Dreux dit Mauclerc, duc de Bretagne. Ce dernier menant la révolte des Barons contre la régente Blanche de Castille, tente de s’approprier le comté du Perche. Blanche de Castille fait le siège de Bellême. La ville est de nouveau rattachée à la couronne et est donnée aux Comtes d’Alençon, propriété des cadets de la famille royale jusqu’à Louis XVIII.

Monuments

Deux portes permettent l’entrée de l’enceinte de 800 mètres. L’une est conservée. L’ancienne salle des gardes, quelques morceaux de remparts et de douves, une tour, nous laissent imaginer la puissance de l’ancienne forteresse et ses deux châteaux.

Bellême est l’une des plus grandes forteresses du royaume de France lors de l’assaut de la ville au cours de l’hiver 1229 par la régente Blanche de Castille.

Sous l’ancien régime, le baillage de Bellême qui abrite la salle d’audience, les eaux et forêts, l’Hôtel de ville, les prisons et une chapelle se compose de deux bâtiments. L’un construit en 1582 est distribué, du 1er étage au grenier, par un escalier à vis enfermé dans une tourelle dont l’accès se fait par la place royale (actuelle place Liégeard). Le second bâtiment est accolé au premier en 1782. La salle des Pas perdus où les représentants des trois ordres de la province du Perche se réunissent en 1789 pour élire leurs députés aux Etats généraux  ; la salle du Conseil ou des mariages, aménagée en 1863 ; l’ancienne salle des Eaux et forêts avec ses boiseries sculptées et ses doubles portes ornées des symboles de la chasse, de la pêche et de la musique, et la salle des cages où sont conservés deux anciens cachots en bois.

Il s’agit aujourd’hui de L’Hôtel de Ville.

Eglise Saint-Sauveur : de style classique, reconstruite à partir de 1648 sur les fondations d’un premier édifice roman du XIème siècle. Plan rectangulaire, abside à trois pans, nefs accotés de chapelles ouvrant sur celle-ci. Portail d’entrée de 1662, clocher-porche de 1678 sur la façade ouest de plan carré à gros contreforts ornés des quatre statues représentant les évangélistes. Toiture en dôme couvert d’un lanternon. Maître autel de 1702 en pierre blanche du Perche et marbre noir de Sablé. La base en marbre blanc et or est décoré de bas-reliefs représentant la Cène entouré des apôtres. Tabernacle en bois de style Louis XV avec colonnettes et statuettes. Retable à six colonnes dont les bases sont ornées de bas-reliefs représentant des anges. Sur sa corniche, fronton avec Christ ressuscité et en son centre un grand tableau de la Transfiguration de Oudry père du XVIIIème siècle.

La savonnerie artisanale de la Chapelle

L’équipe de la savonnerie nous accueille dans son atelier pour nous parler du processus de fabrication de savons à froid. L’équipe nous recommandera des produits adaptés pour les travaux d’aiguille (les trucs et astuces des anciens) : un savon glycériné qui (en plus de nous permettre de nous laver) est utilisé pour y piquer l'aiguille récalcitrante avant de piquer une pièce de tissu un peu difficile. Savon utile aussi pour nettoyer le cuir. Savons à la bave d'escargot ... cicatrisants. Baume pour les mains qui permet de toucher le tissu immédiatement sans le tâcher etc.

La Perrière

Au cœur de la forêt de Bellême, le village est un petit trésor de maisons joliment restaurées.

Le site de l’Eperon, lieu de l’ancienne place forte du 11ème siècle et actuel emplacement de l’église, offre un panorama remarquable (et classé) sur l’Orne, la Sarthe, la forêt de Perseigne.

Deux industries cohabitaient : industries du bois (l’usine Dreux fermée en 1989, fabricant de meubles, parquets, charpentes et ossatures bois…) et le filet, en particulier le filet perlé, utilisé pour la confection de textiles d’ameublement ou vestimentaires (filet noué et brodé, perlé), commandés par Paul Poiret ou Coco Chanel puis Chantal Thomass. Comme pour la dentelle d’Alençon, cette fabrication requérait les compétences des filetières à domicile, leur permettant un revenu complémentaire (2000 ouvrières en 1862). Chantal Thomass, propriétaire local d’une résidence, a souhaité relancer la fabrication du filet.

Les amoureux des petites histoires pourront imaginer les souterrains de cette place forte du Perche détruite en 1429 par les anglais, qui allaient de l’un à l’autre des monuments (église, manoirs, fermes…), trop abîmés pour pouvoir avoir été explorés.

Pour en savoir plus : Revue « Patrimoine Normand » numéro 110 – septembre 2019 et Guide du Routard du Perche

Et pour se restaurer

Alençon

Alençon, préfecture de l’Orne, se trouve aux croisements des axes en direction de la Bretagne et de la Normandie. Le bourg primitif s’est établi sur la jonction des rivières Sarthe et Briante.987 - Richard 1er de Normandie confie la surveillance de cette zone stratégique pour la Normandie aux seigneurs de Bellême. Le premier château est construit au XIème siècle.

1113- Henri 1erBeauclerc, roi d'Angleterre et duc de Normandie, ajoute un donjon.

Entre 1361 et 1404 -Le château des Ducs : construit sous Henri II, duc d’Alençon, est démantelé en partie sous Henry"IV, (les bâtiments encore existants ne représentent que 10 % de l’ensemble. Il ​

ne subsiste que le châtelet, une courtine, la tour couronnée et une poterne).

1414 - le comté devient duché. Marguerite d’Angoulême (grand-mère d’Henri IV) y réside après son mariage avec Charles IV, duc d’Alençon.Alençon est une ville protestante

Entre 1524 et 1549, au décès de la reine de Navarre, les protestants s'emparent alors de la ville, saccagent les églises et interdisent le culte catholique.

1525-1550 - Mise au point à Venise du point coupé et évolution vers la technique "Reticella" puis "Punto in aria".

Catherine de Médicis devient propriétaire de la ville et la transmet à ses fils.

La duchesse d'Alençon, Marguerite de Navarre et Catherine de Médicis favorisent le développement des broderies à "jours".

1613 - Marie de Médicis rachète la ville.

1636 - le duché est supprimé et devient « Généralité d’Alençon ».

XVIIe siècle - La ville est prospère grâce à l’imprimerie et au tissage de la toile et du canevas de chanvre « fleuret » ou « blancard ».

1660 – La ville devint propriété du duc de Guise.

1660 - Marthe la Perrière (1605-1677) invente le point de France (point d’Alencon), imitation du point de Venise, développé pour concurrencer et freiner l'importation du point de Venise.

1665 - Colbert fonde la manufacture royale (8 000 à 10 000 dentelières dont 1200 à Argentan) afin de limiter la fuite des capitaux vers l'étranger, le haut clergé et la noblesse raffolant des dentelles. L'importation des dentelles étrangères devint interdite et le port du "Point de France" imposé à la Cour par l'étiquette. Une manufacture secondaire est ouverte à Argentan.

1720 - appellation "point d'Alençon".

1730 - Le point de Bruxelle se développe dans les Flandres et s'inspire du Point d'Alençon.

1789 - La dentelle à l'aiguille n'est plus à la mode et la production ralentit à Alençon.

18ème siècle - Des casernes militaires sont installées dans la ville. (en 1906, le 103ème régiment d’infanterie et le 14ème régiment de hussards). Production de la dentelle d'Alençon dans 80 ateliers. 10 000 ouvriers travaillent sur au moins l'une des dix étapes consécutives pour la fabrication de la dentelle d'Alençon.

1807 - La fabrication de la dentelle d'Alençon est relancée grâce à la Confrérie des Sœurs de la Providence d'Alençon.

1804-1815 - Sous le 1er empire, la mode est aux motifs peu variés

1831 - Naissance de Zélie Martin (Azélie Marie Guérin 1831-1877).

1839 - Brevet déposé par Mercier pour associer le tulle mécanique au point d'Alençon. Technologie rapidement abandonnée.

1851 - Consécration de la dentelle d'Alençon à l'exposition universelle de Londres

1853 - Zélie ouvre une boutique de fabrique de dentelle d'Alençon et procure du travail à des ouvrières à domicile. Elle emploie 120 ouvriers.

1853-1870 - Les goûts changent de nouveau. Après une période visant à plus de simplicité, les décors deviennent luxuriants bénéficiant des avancées technologiques du 19ème siècle.

1855 - Création des motifs ombrés de la dentelle d'Alençon.

1837 - Création de l’usine Moulinex par Jean Mantelet, reprise en 2002 par SEB.

1857 - Création d'un musée à Alençon enrichi par des dons de dentelles.

1867 à 1933 - Huignard, dernier grand fabriquant à Alençon, relance le point d'Alençon grâce à l'utilisation de techniques anciennes.

1873 - Naissance de Saine Thérèse de Lisieux rue Saint Blaise.

1874 - Des recherches dans le fond ancien permet de relancer l'industrie dentellière à Argentan.

Début XXème siècle - L'industrie de la dentelle manuelle, concurrencée par la dentelle mécanique, périclite.

1903 - Pour ne pas que ce point disparaisse, la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Alençon fonde "l'école dentellière d'Alençon".

1931 à 1965 - Les Soeur de la Providence enseignent dans cette école.

Début du 20ème siècle - plus que 1500 ouvrières travaillent sur la dentelle d'Alençon.

Seconde Guerre mondiale - le Front-Stalag 201 (camps de prisonniers de guerre du IIIe Reich) ; le château des ducs devient une maison d'arrêt où de nombreuses personnes furent torturées par la Gestapo.

1962 - Classement du château des ducs sur la liste des monuments historiques.

1976 - Création d'un atelier national du point d'Alençon. Rattachement de l'atelier au Mobilier National puis au Ministère de la Culture.

1981 - Le musée des Beaux Arts et de la Dentelle s'installe dans l'ancien couvent des Jésuites.

2010 - Classement de la dentelle d'Alençon au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.

2019 : Création du parc Simone Weil dans le château.

Quelques monuments

La halle aux blés, destinée au commerce des grains, ouverte en 1812, est un bâtiment circulaire auquel on a ajouté une coupole vitrée en 1865. Elle accueille aujourd’hui des expositions, salons et évènements divers.

. La basilique Notre-Dame d'Alençon: nef du XVe siècle, porche flamboyant, début XVIe siècle, élevée au rang de basilique le 6 juin 2009 par Benoît XVI. L'orgue de tribune est de 1535.

Le musée des beaux-arts et de la dentelle d’Alençon, contigu à la bibliothèque, se consacre, en plus de la dentelle, aux écoles de peinture française, italienne et nordique du IVème au début du XXème siècle et aux arts du Cambodge. Des expositions temporaires, notamment sur de célèbres couturiers, y sont organisées régulièrement.

La maison natale de sainte Thérèse.

C’est à Pré-en-Pail, près d’Alençon, que se trouve le mont des Avaloirs, le point culminant du Massif Armoricain (416 mètres).

Pour en savoir plus :

« La dentelle d'Alençon », par Valéry-Hélot,

« La dentelle d'Alençon et la mode », R. M.,

visite-groupe-couture-Kendalc'h Ile-de-France visite-musée-dentelle

Ajouter un commentaire